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L'Automobile Club Association (ACA) publie les résultats du Budget ACA de l'Automobiliste ©

04/06/2013
23 minutes

Le budget annuel d’un automobiliste roulant à l’essence s’élève à 6 049 € (en hausse de 1,2 %) et à 7 991 € pour un véhicule Diesel (soit + 4,4 %) 

Les taxes absorbent 1/4 du budget auto !

Paradoxe : En 2012, les automobilistes ont globalement payé plus pour moins de kilomètres parcourus 

L’Automobile Club Association (ACA) publie les résultats du « Budget ACA de l’Automobiliste © ». Photographie objective des dépenses annuelles moyennes de l’automobiliste français « type » au cours de l’année précédente, cette étude a pour objectif d’observer l’évolution des comportements commerciaux et financiers des principaux « partenaires » de l’automobiliste (constructeurs, réparateurs, établissements de crédit, assureurs, pétroliers, percepteurs de taxes, etc.).

Afin de connaître l’évolution des coûts des différents postes du budget à modèle égal, d’une année sur l’autre, l’ACA a comparé une Renault Clio 1,2 Tce et une Peugeot 308 HDI, neuves de 2012, à leurs modèles correspondants de 2011.

A l’heure des comptes :

- Le parcours moyen de l’automobiliste circulant dans une voiture particulière fonctionnant à l’essence est passé de 9 022 km en 2011 à 8 751 km en 2012, soit 271 km en moins (‐ 3 %). Son budget global atteint 6 049 €, en progression de 1,2 % par rapport à l’année précédente (5976 €).

De son côté, l’automobiliste roulant au diesel a baissé son kilométrage de 0,7% par rapport à l’année précédente, passant de 15 476 km en 2011 à 15 368 km en 2012. Son budget annuel, en hausse de 4,4 %, s’élève à 7 991 € contre 7 654 € en 2011.

- Le poste « achat » d’un véhicule essence est globalement stable, il faut néanmoins remarquer que la taxe sur le Certificat d'Immatriculation continue d’augmenter. En 2012, elle s’est élevée à 235 € pour une 6 CV en moyenne nationale (+ 4,8 %). La suppression du bonus de 400 € ainsi que la baisse de la valeur du véhicule en reprise ont contribué à une hausse de + 6,6 % du poste « achat » d’un diesel.

- Malgré une baisse 6,6 % du nombre d’accidents de la route, la prime moyenne d’assurance de la Clio essence s’est établie à 610 €, en augmentation de 3 %, (une fois et demi l’inflation) ; la hausse du coût des réparations a entrainé une hausse des primes de 3% également côté diesel. Il conviendra de mettre en relation la hausse de la prime d’assurance avec celle du prix des réparations qui a grimpé de 2,8 % en moyenne pour les pièces de rechange toutes marques confondues, et de 3,7 % pour la main-d’œuvre.

- En 2012, le prix du litre de SP95 a augmenté de 4,40 % (de 1,50 € à 1,57 €) soit plus de 2 fois l'inflation. Le litre de gazole a quant à lui augmenté de 4,5 % en passant, d’une année sur l’autre, de 1,34 € à 1,40 €, soit plus de deux fois l’inflation.

- L’entretien reste un point sensible du budget avec une hausse de 2,6 % pour la Clio. Au regard d’une inflation de 2 %, le coût de la main-d’œuvre s’accroît de 3,7 %, alors que pour la Clio, les pièces de rechange restent sages avec une poussée limitée de 1,7 %. Le prix unitaire des pièces de rechange a fait une pause chez Peugeot : + 1,42 % seulement cette année, soit la moitié de la moyenne des hausses de la profession (+ 2,8 %).

- Le tarif des péages autoroutiers a augmenté de 2,5 % en 2012, toujours à un niveau supérieur à l’inflation.

- Les taxes représentent plus du quart du budget de la Clio (25,3 %) ; l’utilisateur de la 308 diesel acquitte 1945€ de taxes en 2012 (+3,1%). La baisse du kilométrage a effacé la hausse des taxes du gazole, mais près de deux mille euros de taxes pour parcourir quinze mille kilomètres, représente beaucoup.

Des taxes qui pèsent toujours plus lourd dans le budget de l’automobiliste

Alors que pour la très grande majorité des produits et services, dans 100 € d’achat, il y a 16 € de taxes, dans 100 € de budget automobile, il y a :

- 24 € de taxes pour une 308 diesel,
- 25 € pour une Clio essence neuve,
- 29 € pour une Logan diesel,
- et jusqu’à 34 € pour une Clio occasion.

L'ensemble des taxes acquittées par les utilisateurs de véhicule dépassent les 63 milliards d'euros, soit un montant supérieur à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés !

Le gazole malade de la taxe

La politique menée en France en faveur du gazole pendant des décennies découle du choix fait en faveur du nucléaire. Le principe d’une taxation du gazole inférieure à celle de l’essence a été entretenu jusqu’à nos jours. Le parc automobile des voitures particulières compte 8 % de véhicules diesel en 1985 ; il atteindra 60 % en 2012. L’intérêt pour une consommation plus basse et un carburant moins taxé, le dynamisme de l’offre des constructeurs, le perfectionnement continuel du moteur, les incitations gouvernementales vont amener aujourd’hui plus de 7 acheteurs de voitures neuves sur 10 à choisir le diesel.

Les taxes sur le gazole sont parvenues à rattraper, pour moitié, leur retard : ‐ 23 % en 2012 contre ‐ 43 % en 1985. En 2012, il ne reste plus que 21,35 centimes d’euro d’écart entre le total TICPE + TVA sur le litre de gazole et celui sur le litre de super SP 95.

L’alignement de la taxation du diesel sur celle de l’essence, au regard du Budget de l’automobiliste :

• vingt et un centimes de taxes supplémentaires par litre représentent une augmentation de 15,3 % du prix du gazole, dans une période de pouvoir d’achat stagnant ;
• vingt et un centimes de taxes supplémentaires par litre représentent une ponction fiscale brute de 8,5 milliards d’euros supplémentaires sur les usagers de la route qui contribuent déjà pour 60 milliards dont 34 milliards pour le seul carburant.

« L'alignement envisagé des taxes sur le gazole sur celles de l'essence apporterait plus de 8 milliards au budget de l'Etat mais aurait des conséquences négatives pour l'industrie automobile, et, les 60 % d'automobilistes qui ont été largement poussés au ‘diesel’ se retrouveraient surtaxés, ce qui découragerait toute évolution vers des motorisations plus économes. » déclare Didier Bollecker, Président de l’Automobile Club Association.

Et de poursuivre :

« On peut estimer qu’en cas d’alignement du gazole sur le super, les particuliers participeraient dans un premier temps pour 4,5 milliards d’euros et les professionnels pour 4 milliards. Pourquoi ne pas oser aligner les deux taxations… au niveau de celle du gazole ? Plutôt que de prélever près de 9 milliards à l’ensemble des ménages français, l’Etat redistribuerait le manque à gagner de l’alignement du super sur le diesel, soit 2 milliards de pouvoir d’achat. »

Dossier complet téléchargeable sur www.automobileclub.org/budget